Lectures manga #039: mars 2023

Un mois qui s’est finalement retrouvé assez vide niveau lecture, la faute à un planning toujours chamboulé par les problèmes de papier des éditeurs. Au moins on retrouve, pour la première fois depuis que je tiens ce blog, l’arlésienne du Jump, el famoso Hunter x Hunter. Et pour rester dans la catégorie « j’ai débuté dans le Jump mais je vais finir sur Manga Plus », on retrouve le sixième tome de Ayakashi Triangle, dont la qualité d’adaptation est une fois encore sujette à débat. Bonne lecture !

 

Hunter x Hunter 37

Auteur: Yoshihiro TOGASHI

Editeur VF: Kana

Traduction: Thibaud Desbief

Parution: 03 mars 2023

Prix: 6.95€

Prépublié dans le Weekly Shōnen Jump de la Shūeisha depuis 1998 (37 tomes, série en cours).

Prochain tome: Inch’Allah

C’est en ressentant des vibrations menaçantes que Kurapika fait passer les séances d’entraînement au nen qu’il dispense à l’étape suivante. Pendant ce temps, chaque prince avance ses pions de son côté et la guerre de succession devient de plus en plus sérieuse. Enfin, dans les niveaux inférieurs du bateau, la Brigade fantôme se retrouve impliquée dans un conflit entre des clans mafieux…

4 ans. Cela faisait 4 ans qu’un tome d’Hunter x Hunter n’était pas sorti. Bien évidemment, il m’a fallu relire la série depuis le tome 33, début de cet arc du nouveau continent, pour me remettre dans le bain. Certains passages sont très intéressants, notamment ceux concernant les princes n°4, 10 et 11, ou encore le décès de l’un des princes, mais il faut bien reconnaître une certaine lourdeur dans la narration, tant les informations données sont nombreuses et peu digestes, ce qui ne rend pas la lecture des plus agréables. Après, je me souviens avoir ressenti à peu près la même chose dans certains passages de l’arc des Fourmis Chimères, pour qu’au final je trouve l’arc particulièrement réussi. Reste à savoir quand cet arc du nouveau continent, et dans une moindre mesure celui de la traversée, compte tenu de la santé plus que fragile de Togashi. Espérons pour lui, et pour nous, qu’il puisse produire plus rapidement la suite que ce qu’il ne l’a fait actuellement.
Pour avoir lu les derniers chapitres parus dans le Jump qui constitueront le tome 38, celui-ci devrait être plus agréable à lire, bien que toujours aussi peu digeste. Ce devrait d’ailleurs être les ultimes chapitres parus dans le Weekly Shōnen Jump: la série est en effet indiquée comme “terminée” sur le site officiel du magazine. Pour autant, on sait que l’auteur a déjà commencé à travailler sur les chapitres suivants. J’imagine que HxH sera dorénavant publié en ligne sur Manga Plus, permettant de conserver la liberté de rythme de l’auteur tout en ne mobilisant plus une place dans le magazine papier.

Ayakashi Triangle 06

Auteur: Kentarô YABUKI

Editeur VF: Delcourt/Tonkam

Traduction: Josua LAFITTE

Correction: Margaud Fossé

Parution: 15 mars 2023

Prix: 6.99 €

Prépublié dans le Weekly Shōnen Jump de Shūeisha depuis 2020 (13 tomes, série en cours)

Prochain tome: 28 juin 2023

Une canicule d’une rare intensité s’abat subitement sur la ville, rendant fous tous ses habitants, à commencer par Suzu ! Les visages rougeauds, les coups de soleil brûlant chaque partie du corps, les gouttes de sueur qui n’en finissent plus de couler… Tout cela à cause de cette terrible chaleur, quel enfer ! Matsuri ne sait plus où donner de la tête lorsque Suzu se met à se comporter bizarrement… Les esprits s’échauffent chez nos deux héros… Mais que vont-ils bien pouvoir faire ?

On retrouve dans ce sixième tome de AyaTri tous les éléments qui en font une comédie érotico-romantique visant un public de garçons de qualité: on a un arc narratif qui s’étale sur la majorité du tome et qui nous propose une histoire sympathique, des situations ecchi qui couvrent un large spectre de kinks, sans pour autant oublier des scènes d’action qui viennent rythmer l’aventure. Quel(s) que soi(en)t votre/vos personnage(s) favori(s), vous devriez être servi, puisque même si l’action concerne essentiellement Suzu, Matsuri et Reo, la plupart des personnages secondaires interviennent au cours de ce tome, ce qui nourrit l’univers et fait de ce tome peut-être le plus réussi depuis le début de la série.
Là où le bât blesse, et j’ai malheureusement envie de dire “comme à chaque tome”, c’est qu’il y a ENCORE des erreurs flagrantes de traduction/adaptation/correction. Le plus flagrant étant le retour des problèmes autour du nom de Rotchka.

Petit résumé si vous n’avez pas suivi la série: Rotchka est un esprit d’origine russe qui est apparue lors du tome 5. Alors qu’elle vient pour vaincre Suzu et prendre sa place en tant que reine des ayakashi, de multiples pérégrinations l’amènent à s’installer dans la ville de nos héros, hébergée par Garaku.
Comme expliqué dans le manga, le vrai nom de Rotchka est Snégourotchka (en Russe: Снегу́рочка, Snegúročka), abrégé en Rotchka à partir du moment où le personnage devient récurrent dans la série, le personnage principal d’un conte du folklore russe éponyme. Son nom signifie littéralement “la fille de neige”, et dans la tradition slave, elle est la petite-fille de Ded Moroz (( en Russe: Дед Мороз), le “Grand-Père Gel”, équivalent local du Père Noël. On pourrait supposer que l’auteur est parti chercher une référence russe obscure, mais le personnage est extrêmement bien documenté sur Internet, et a même eu le droit en son temps à un conte théâtral dont la musique était composée par, excusez du peu, Piotr Tchaïkovski.

Deux personnes incarnant Snégourotchka et Ded Moroz.

Dès le tome 5 et sa quatrième de couverture, on voit apparaître la graphie “Latchika”, et on se demande un peu d’où elle sort… Si vous avez des rudiments de japonais et que vous vous êtes heurtés à la transcription de votre nom en katakana, vous avez sans doute repéré d’où venait le problème; en effet, le nom de notre petite russe est retranscrit en katakana ainsi: ラチカ (ra-chi-ka).
Pour celleux qui l’ignoreraient, la grande difficulté de la transcription en katakana est qu’elle ne colle pas à la graphie de la langue source, mais à la prononciation de celle-ci, moyennant les limites de la langue japonaise. Snégourotchka est donc transcrit en tenant compte de la prononciation russe: スネグ―ラチカ (suneguurachika). On notera d’ailleurs le son [u] long qui passe totalement à la trappe à la page 141 de la VF…

Le plus gros problème est que dans la même traduction, on a le droit indifféremment à Lachika (qui est une mauvaise transcription mais peut se comprendre… chez un amateur) et Rotchka (qui n’est pas correcte si on se réfère à la retranscription du russe), comme si c’étaient deux personnages différents, alors que non ! Que le traducteur ET la correctrice n’aient pas relevé le problème, c’est une erreur professionnelle caractérisée.
On pourrait me répondre que “les traducteurs ne sont pas sensés connaître des références russes obscures”, mais avec un niveau random de japonais et littéralement 5 minutes de recherche, j’ai trouvé les bonnes références. On peut légitimement s’attendre à ce que ce soit dans les cordes d’une traduction professionnelle… Malheureusement, ce n’est pas la seule erreur que j’ai relevée, mais c’était bien évidemment la plus énorme.

Sinon, par exemple, au chapitre 45: le terme de robe est utilisé. Le terme n’apparaît pas en VO, mais par contre ça parle du masque… Et on ne parlera pas de « vierge » pour miko depuis le début…

VO: Matsuri: « Pourrons-nous continuer ainsi ? »
Garaku: « J’ai fait le motif du masque avec mon pinceau spectral. Il cachera toute trace humaine. »
VF: Matsuri: « Et vous trouvez que je suis plus discret, comme ça ? »
Garaku: »J’ai dessiné les motifs de cette robe moi-même, avec mon pinceau. Son tissu permettra de dissimuler ton côté humain. »

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