Voici les lectures du mars, avec l’arrivée d’un nouvel éditeur dans ma mangathèque: NoeveGrafX. L’éditeur ayant une approche légèrement différente des autres dans la conception de ses livres, je vous ai fait un petit laïus sur leur modèle. J’ai hésité à y consacrer un article entier, mais je me connais: je repousserais ça aux calendes grecques.
Ce mois-ci, un mois plus dense en lecture, avec notamment 2 nouveaux titres chez NoveGrafX donc, mais aussi une dose de Sailor Moon, une dose de pourfendeurs, un soupçon de BokuBen et une touche de Yuri.
Bonne lecture !
NoeveGrafX est un nouvel éditeur de mangas apparu en novembre 2020. S’il s’agit d’un nouvel acteur sur la scène manga française, qui en compte déjà moult, Noeve tout court existait déjà, en tant que maison éditant des beaux livres, notamment des artbooks et des photobooks.
GrafX est donc le label manga de cette maison, dont le crédo semble être de faire de jolis livres, mais pas seulement. Pour l’aspect « jolis livres », cela se perçoit par exemple dans l’édition de Veil, et dans celle de quelques artbooks sortis dès les premiers mois du label.
L’autre aspect qui me semble prépondérant dans la politique du label, c’est la volonté de proposer les mangas les plus « weeb friendly ». Je m’explique. L’éditeur propose plusieurs choses faites pour attirer l’amateur de manga qui a déjà eu l’occasion de connaître les éditions japonaises:
- tout d’abord, on trouve dans chaque tome un insert, visible par exemple dans ce tweet. Ces bandes de papier servent, à l’origine à connaître l’ISBN du livre (l’identifiant unique d’un livre), le prix etc., et il permet aussi aux libraires de savoir facilement où en est son stock et pouvoir recommander des tomes si besoin. Ici, ils sont porteurs de points qui permettront, quand le service sera disponible, d’obtenir des cadeaux sur le site de l’éditeur;
- plus classique, chaque tome est enrubanné dans un bandeau de papier faisant la promotion du tome en question, le fameux obi (littéralement ceinture), bandeau que l’on trouve aussi souvent sur nos titres littéraires en France, généralement écrits en blanc sur fond rouge, genre « Prix Goncourt 2021 ». Si certains n’aiment pas non plus les bandeaux, il faut reconnaître que ceux-ci sont quand même beaucoup moins pénibles que les stickers que la majorité des éditeurs de manga en France affectionnent tant;
- les premiers tirages contiennent des cartes à collectionner. Ces cartes à collectionner peuvent être signées par l’auteur ! Les dédicaces sont dorées, et la carte porte alors un petit hologramme, synonyme d’authenticité. Elles sont réparties de façon aléatoire, sans signe distinctif, à hauteur de 1% du premier tirage. Il existe aussi des cartes libraires, comportant des illustrations différentes;
- le format est strictement le même que celui du même manga en VO. On notera aussi que les tomes sont plus souples que la grande majorité (totalité ?) des tomes publiés en France;
- chaque titre, même s’il a un titre français (comme Nagatoro, par exemple) ou international (comme KanoKari), porte sur sa couverture le titre original japonais en romaji. Sans doute une façon habile de glisser le titre japonais pour que certains petits piratins qui lisent les mangas en scan puissent retrouver leurs séries favorites (et enfin rémunérer l’auteur);
- une politique éditoriale très orientée « weeb »: KanoKari, Nagatoro, Welcome to the Ballroom, Railgun…
- enfin, les tomes qui ont connu une version « collector » au Japon, auront droit à cette même version collector, mais en VF ! Il s’agira des tomes dits Deluxe, ou DX en abrégé, qui proposeront a priori stricto sensu (trop de locutions latines là…) le même contenu que leurs homologues japonais, mais localisés. Si le collector existe au Japon, il sera en France. S’il n’existe pas, et bien il n’y en aura pas en France non plus. Ce tome DX sera bien évidemment un poil plus cher. Voici par exemple ce que l’éditeur annonce pour le tome 2 DX de Nagatoro:

Au final, qu’est-ce que je pense de ce nouvel éditeur ? Hé bien, et vous devez vous en douter car sinon je ne me serais pas cassé le cul à écrire tout ça, mais j’aime beaucoup ce que propose NoeveGrafX. Sans pour autant dire que j’achèterai tout ce que l’éditeur sort, j’ai vraiment été conquis par la vision qu’ils semblent proposer, et je pense que c’est un créneau qui n’était pas encore occupé sur le marché francophone. Là où pour moi l’immense majorité des maisons qui éditent du LN en France par exemple se sont tout simplement loupées sur le format, en voulant toucher un public littérature jeunesse plus large alors qu’à mon sens, il aurait fallu cibler d’abord le public d’initiés, Noeve a fait le choix inverse, qui pour moi a été le bon: proposer un produit en français, qui ressemble le plus possible au produit japonais, mais sans pour autant taper dans la fantrad à base de -kun et de -san, contrairement à Meian dans Kingdom (ouais je balance, tu vas fer koi).
On verra bien si le succès auprès du public est au rendez-vous, mais personnellement, en tant que public cible, je suis pour le moment conquis.
Petit détail ultime pour moi: le nom NoeveGrafX me fait **tellement** penser aux CoreGrafX et SuperGrafX de NEC, qu’en tant que PC-Engine sexuel, je ne pouvais qu’être conquis par ce nom de label.
Bref, assez répandus de lauriers sur la tête de NoeveGrafX, passons aux deux titres que j’ai débuté chez eux.
![]() ![]() |
| Rent a Girlfriend 01& 02 (彼女、お借りします01 & 02, « Petite amie à louer »)
Auteur: Reiji MIYAJIMA Editeur VF: Noeve GrafX Traducteur: Rodolphe GICQUEL Parution: 12 mars 2021 Prix: 7.95€ Prépublié dans le Shônen Magazine de Kôdansha depuis 2017 (20 tomes, série en cours) Prochain tome: 14 mai 2021 |
Kazuya Kinoshita, 20 ans, est monté à la capitale tokyoïte pour ses études supérieures. Puceau très travaillé par ses hormones, il réussit quand même à se trouver une petite amie à la fac, mais celle-ci le quitte au bout d’un mois., Désespéré sentimentalement, il décide d’utiliser un service de petite amie de location et se paie les services de la magnifique Chizuru. Mais les aléas de la vie vont faire que Chizuru va prendre de plus en plus de place dans sa vie…
Certainement le titre le plus attendu parmi les séries d’ores et déjà annoncées par l’éditeur, KanoKari arrive donc en manga chez nous, après avoir déjà connu un certain succès en anime chez Crunchyroll. Le titre est plutôt sympa, on est face à une romcom assez classique, avec pour une fois des personnages qui ont fini leurs études secondaires. Ne cherchez pas non plus une histoire trop réaliste, car même si le titre s’ancre dans un contexte actuel assez réaliste (les jeunes japonais qui ont du mal à se mettre en couple, la location de petites amies qui existe réellement), votre suspension d’incrédulité va être mise à rude épreuve, entre les coïncidences pétées (le voisinage, les grand-mères) ou encore Chizuru qui se « déguise » à la fac avec des lunettes et des tresses pour ne pas attirer l’oeil et que les garçons qualifient de laideron, alors que bon elle a toujours un corps de déesse…
On sera aussi confronté à la toxicité des comportements passifs-agressifs, notamment avec le passage du tome 2 où Mami, l’ex de Kazuya, explique pourquoi elle l’a quitté devant sa supposée nouvelle copine. Et bien sûr, difficile de s’identifier au personnage principal, qui, même s’il a des aspects de bon gars, est bien trop concentré sur sa teub pour réfléchir sereinement.
Je déroule quelques points négatifs, mais dans l’ensemble, et comme j’avais déjà regardé la première saison de l’anime chez Crunchy, je savais très bien où je mettais les pieds. Même si je n’apprécie guère le MC, qui, comme je le disais, pense trop avec sa teub à mon goût, le récit se lit bien, certains personnages sont sympas, et bien évidemment, j’adore Chizuru, l’argument sans doute n°1 pour la plupart des gens.
Le style de l’auteur est vraiment sympa, certaines planches sont magnifiques, mais le dessin est parfois très inégal: j’ai par exemple été traumatisé par la page 7 du tome 2. Mais dans l’ensemble, c’est du bon.
Un petit mot sur l’édition française: NoeveGrafX nous offre de jolies jaquettes nacrées, avec un titre en relief par la magie du vernis sélectif.
Au final, est-ce que je vous recommande de commencer la série ? Si vous aimez les romcom, j’aurais tendance à vous dire de foncer. Attention cependant, le titre a déjà 20 tomes au Japon, il faut donc s’attendre à quelques longueurs dans le développement.
NB: l’éditeur a annoncé un retard concernant la sortie du troisième tome, initialement prévue le 30 avril. Finalement, le troisième tome est attendu pour le 14 mai, la faute bien évidemment à ce coquin de Covidou.
![]() |
| Arrête de me chauffer, Nagatoro ! 01 (イジらないで、長瀞さん 01, « Fous-moi la paix, Nagatoro ! »)
Auteur: NANASHI – 774 House Editeur VF: Noeve GrafX Traducteur: Rodolphe GICQUEL Parution: 12 mars 2021 Prix: 7.95€ Prépublié dans le Magazine Pocket (numérique) de Kôdansha depuis 2017 (8 tomes, série en cours) Prochain tome: 28 mai 2021 |
L’histoire tourne autour d’un élève de première quelconque, malingre, sans ami, et otaku. Alors qu’il s’apprête à faire ses devoirs et éventuellement continuer son manga tranquillement à la bibliothèque, il s’avère qu’un groupe de quatre filles de seconde sont déjà présentes et font un boucan d’enfer. Alors que l’une des désagréables jouvencelles s’approche de lui, son cartable se renverse malencontreusement, révélant les planches du manga que notre personnage principal dessine. Alors que trois des filles se paient sa tronche, la dernière, Nagatoro, semble porter un intérêt soudain à cette production. Mais la lycéenne s’avère encore plus cruelle dans ses commentaires que ses copines, et notre protagoniste finit par en pleurer. Alors qu’il espère tirer un trait sur cet événement et ne plus jamais avoir à faire à sa tortionnaire, elle se met dès le lendemain à lui tourner autour et à l’asticoter… Mais s’agit-il de simple harcèlement ou les actions de Nagatoro cachent-elles autre chose ?
Pour tout vous dire, je n’avais pas prévu de prendre le titre au départ. L’arrivée quasiment conjointe de l’anime au Japon au printemps (disponible chez nous chez Crunchy), m’avait fait me dire « je regarderai l’anime et je verrai si ça me plaît ou pas ». Entre temps, j’ai cédé à deux arguments :
- on m’a vendu le titre comme « un Takagi mais qui avance »;
- l’effet « pervers » de NoeveGrafX et de ses cartes seulement disponibles dans les premiers tirages.
Au final, je sors de la lecture de ce premier tome assez mitigé. D’abord, la comparaison avec Takagi est très limite: dans le titre de Yamamoto, l’ambiance est d’une part bon enfant, et surtout les deux personnages sont dans une forme de rivalité de la taquinerie. Nagatoro n’est pas dans la plaisanterie, elle est sadique et semble prendre un certain plaisir à torturer son aîné. D’autre part, le protagoniste se sent très clairement harcelé, et peut-être est-ce dû au fait que j’ai moi-même été harcelé lorsque j’étais collégien, mais j’ai du mal à avoir de la sympathie pour Nagatoro dans ce premier tome. Alors je sais bien que le déroulement de l’histoire va nous amener à voir que ce harcèlement est une manière extrêmement maladroite de cacher les sentiments de la demoiselle, mais quand même… Fort heureusement, l’anime m’a donné l’impression d’arrondir un peu plus les angles sur les sentiments de Nagatoro. Je vais quand même continuer la série parce que l’on m’a dit qu’elle évoluait plutôt vite et bien. Mais sans en avoir discuter autour de moi (j’aurais peut-être regardé un peu la suite), il est possible que j’aurais drop la série tellement ce côté » c’est une harceleuse lol » me fait cringe.
Un dernier mot, cette fois-ci sur le choix de l’adaptation du titre: je ne suis pas **DU TOUT** convaincu par le choix de la formulation « arrête de me chauffer ». Plus personne ne dit « arrête de me chauffer » dans le sens « fous-moi la paix » en 2021…
![]() |
| Demon Slayer 16 ( 鬼滅の刃 16, « Les lames tueuses d’ogres »)
Autrice: Koyoharu GOTÔGE Editeur VF: Panini Comics Traductrice: Xavière DAUMARIE Parution: 17 mars 2021 Prix: 6.99€ Prépublié dans le Weekly Shônen Jump de la Shûeisha de 2016 à 2020 (23 tomes, série terminée) Prochain tome: 12 mai 2021 |
Tanjirô continue son entraînement spécial auprès de Himejima, le pilier du rocher. Après avoir enduré le supplice de la cascade, soulevé des troncs d’arbres et déplacé un rocher, Tanjirô parviendra-t-il à obtenir l’approbation de Himejima ? Pendant ce temps, Muzan cherche sans relâche la cachette de Nezuko et d’Ubuyashiki, le patron des pourfendeurs…
Alors que l’on était une nouvelle fois dans un arc d’entraînement, l’action ne prend pas le temps de niaiser, et après un sacrifice aussi violent qu’inattendu, c’est carrément l’arc final qui nous attend ! De nombreux combats palpitants vont donc se dérouler en parallèle, pour nous mener au dénouement final. Vivement la suite !
![]() |
| Still Sick 02
Autrice: AKASHI Editeur VF: Taifu Comics Traductrice: Karen GUIRADO Parution: 29 janvier 2021 Prix: 7.99€ Prépublié dans le MAGxiv de Mag Garden de 2018 à 2020 (3 tomes, série terminée) Prochain tome: 25 juin 2021 |
Poussée par sa collègue Makoto, la jeune Akane a décidé d’aller de l’avant, de tirer un trait sur ses échecs passés et de reprendre sa carrière de mangaka. Malheureusement, l’inspiration a du mal à venir. De son côté, Makoto ne cesse de s’interroger sur sa relation avec sa nouvelle amie depuis que cette dernière l’a embrassée par surprise. Elle qui jusque là ne s’était intéressée aux romances lesbiennes que dans des oeuvres de fiction commence peut-être à développer des sentiments pour Akane…
La situation mise en place dans le premier tome arrive à son point culminant dans ce second tome. En fait, la seule chose que l’on pourrait reprocher au titre, c’est que sa structure en trois tomes rend la série excessivement prévisible: tome 1 mise en place, tome 2 interrogations/cliffhanger, tome 3 résolution. Pour autant, le récit se laisse lire non sans déplaisir, mais il est clair que si vous vouliez lire un récit qui sorte un peu des sentiers battus, je ne suis pas sûr que Still Sick soit un récit pour vous.
Bref, conclusion en juin pour un titre qui, s’il n’est pas mauvais, risque d’aller dans la catégorie des titres vite oubliés, de part son classicisme poussé au paroxysme.
![]() |
| We never learn T16 (ぼくたちは勉強ができない 16)
Auteur: TSUSTUI Taishi Editeur VF: Kazé Manga Traduction: Ilan BRUNELLI Parution: 23 mars 2021 Prix: 6.89€ Prépublié dans le Weekly Shônen Jump de Shûeisha de 2017 à 2021 (21 tomes, série terminée) Prochain tome: 5 mai 2021 |
Avec le mois de février arrive une nouvelle Saint-Valentin. Tandis que Fumino prend conscience de ses véritables sentiments pour Nariyuki, Uruka saisit sa dernière chance de pouvoir offrir en main propre des chocolats au garçon qu’elle aime en secret depuis le collège ! Mais plus encore que les friandises, le résultat des examens fait tressaillir d’angoisse et d’impatience la petite bande… Nariyuki et ses amies seront-ils acceptés dans les universités de leurs rêves ?
La fin s’approche à grands pas avec la révélation des résultats des concours d’admission dans ce seizième tome. Bien évidemment, en tant que fan de Fumino, j’ai particulièrement aimé le chapitre où elle prend conscience de ses sentiments. Le tome se termine sur un cliffhanger, et on a rattrapé avec ce tome l’endroit où je m’étais mis à suivre les chapitres sur MangaPlus, donc ce cliffhanger a moyennement d’effet sur moi. Mais je n’en dirai pas plus si vous suivez simplement la parution française.
Un dernier mot pour souligner la jolie couverture, qui se complétera avec celle du dix-septième tome.
![]() |
| Pretty Guardian Sailor Moon – Eternal Edition – 03 ( 美少女戦士セーラームーン – Eternal Edition – 03, « Sailor Moon, la jolie guerrière »)
Auteur: Naoko TAKEUCHI Editeur VF: Pika Edition Traduction: Fédoua LAMODIÈRE Parution: 17 mars 2021 Prix: 14.90€ Prépublié dans le Nakayoshi de Kôdansha de 1992 à 1997 (12 tomes pour la présente édition, série terminée) Prochain tome: 19 mai 2021 |
Alors que la bataille contre le Dark Kingdom a connu un dénouement heureux, les 5 sailors et Bourdu Mamoru espèrent goûter à un repos bien mérité, mais il sera de courte de durée car une petite fille qui s’appelle aussi Usagi tombe littéralement du ciel et somme Usagi l’héroïne de lui remettre le cristal d’argent. Il s’avère finalement après quelques temps que la jeune ChibiUsa (littéralement petite Usagi) est poursuivie par une secte, Dark Moon, dont le but est de détruire le royaume de la Lune.
On a donc droit à un nouvel arc à partir de ce troisième tome de cette Eternal Edition. Si nombreux sont ceux qui connaissent plus ou moins les tenants et les aboutissants de l’arc Dark Kingdom, notamment par l’anime et son format très « monster of the week », les arcs suivants sont moins connus. Si le premier arc était très très très classique, ici on se retrouve avec une trame plus complexe, amenant de nouveaux personnages et de nouvelles situations. Personnellement, j’ai depuis longtemps été fan de ChibiUsa, et je trouve son lore et son caractère assez intéressants. Si jamais vous avez trouvé que le premier arc était un peu plan plan, je vous invite très clairement à donner une nouvelle chance à la série avec ce nouvel arc.








Commentaires récents